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Un harpiste passe la moitié de sa vie à s’accorder…

… et l’autre moitié à jouer faux. Ce n’est pas tout à fait vrai (surtout si vous faites réviser votre harpe à la perfection par les techniciens Camac), mais qui refuserait d’avoir une harpe qui s’accorde toute seule ? Nous arrivons toujours une demi-heure en avance et commençons à nous inquiéter à ce qui va se passer à la fin de l’opéra quand les intonations de l’orchestre et de la harpe commencent à prendre des chemins séparés.

Nicolas Lynch-Aird et Jim Woodhouse ont publié deux articles très intéressants sur leurs recherches concernant la façon de garder une harpe bien accordée alors même qu’on est en train de jouer. 

stringsLes systèmes automatiques permettant de s’accorder ne sont pas nouveaux, comme par exemple les accordeurs électroniques utilisés par la majeure partie des harpistes de nos jours. Mais en général, il faut d’abord jouer la corde puis comparer le son à la note que nous voulons obtenir, pré-programmée dans l’accordeur. Puis, nous ajustons la corde nous-mêmes ou bien il existe des systèmes où un moteur le fait à notre place. Tout cela n’est évidemment pas d’une grande aide lorsque l’on est en concert, surtout si la corde se désaccorde avant d’être à nouveau jouée. Lynch-Aird et Woodhouse se penchent donc sur la façon de réaliser des ajustements préventifs pour maintenir la corde juste alors qu’elle n’est pas jouée. 

Comme tous les harpistes le savent, il y a différents facteurs qui affectent la justesse d’une corde, comme la température, l’humidité ou l’âge de la corde. Le premier article étudie la réaction de cordes nylon rectifiées (recalibrées à un diamètre précis) et parvient à la conclusion que le fait de maintenir une corde à tension constante peut apporter la compensation adéquate aux changements de température et d’humidité. Ils poursuivront en temps et en heure des études similaires concernant les cordes boyau et carbone, mais il est d’ores et déjà évident que les cordes boyau sont bien plus imprévisibles. Il est fort probable que le résultat le plus probant concernant cette étude sur les cordes nylon est la réaction à la tension, car une bonne connaissance de cette notion est indispensable pour mettre en oeuvre un système d’accord stable. 

La meilleure manière de contrôler la justesse d’une corde, en particulier pour les cordes boyau, serait de trouver le moyen de mesurer la fréquence de la note directement. Pour les recherches relatées dans le deuxième article, nous avons mis à la disposition des chercheurs des capteurs piézoélectriques (ceux que nous utilisons sur toutes nos harpes bleues). Lynch-Aird et Woodhouse décrivent la façon dont les capteurs piézo peuvent être utilisés pour mesurer discrètement la fréquence d’une note, lorsque la corde correspondante n’est pas jouée. Ils ont réalisé un modèle afin d’expliquer cela et ont montré la façon dont cette technique de mesure peut être utilisée pour garder une corde accordée (même une corde neuve qui a toujours tendance à descendre). 

Ces deux articles sont publiés gratuitement, de façon à ce qu’ils puissent être disponibles pour tous ceux qui sont intéressés sans aucun frais d’accès ou de téléchargement.

photos : Les Harpes Camac France

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